Comment économiser pour un premier voyage solo en développant un plan d'épargne réaliste

Je me souviens très bien du moment où j'ai décidé que je partirais seule pour la première fois : un billet d'avion ouvert sur mon écran, l'excitation mêlée à une légère panique en regardant mon compte en banque. J'avais envie de ce voyage, mais je ne voulais pas repartir avec des dettes ni sacrifier mes dépenses quotidiennes. J'ai donc élaboré un plan d'épargne réaliste qui m'a permis de partir sereine. Voici comment je m'y suis prise — des principes que j'applique encore aujourd'hui et que je partage avec vous sur Pierresouchon.

Commencer par poser les choses à plat

Avant toute chose, j'ai listé ce que je voulais vraiment pour ce voyage : destination, durée, style (sac à dos ou hôtels confortables), activités incontournables. Cela permet de chiffrer un budget réaliste. Pour mon premier voyage solo, j'avais choisi une ville européenne pour une semaine. Mon budget estimé : transport, hébergement, repas, activités, assurance et un petit matelas pour les imprévus.

Je vous conseille d'utiliser un tableau simple pour visualiser les postes de dépense. Voilà un exemple que j'ai utilisé :

Fixer un objectif temporel et un montant mensuel

Une fois le budget total chiffré, je me suis demandé en combien de temps je voulais partir. Pour mon premier voyage solo, j'avais 6 mois. J'ai divisé le total par le nombre de mois : c'est simple et motivant. Si je voulais économiser 700 € en 6 mois, ça faisait environ 117 € par mois. Ce chiffre devient beaucoup plus concret qu'une somme vague posée au loin.

Choisir une méthode d'épargne qui me convient

Il existe autant de méthodes d'épargne que d'épargnants. J'en ai testé plusieurs et j'en ai finalement adopté deux qui m'ont bien aidée :

• Le virement automatique vers un compte épargne : chaque mois, le jour de ma paie, un virement programmé part vers un compte séparé. J'utilise un livret A pour la sécurité et un compte séparé chez N26 pour les économies "voyage". Automatiser évite la tentation de dépenser.
• La règle des enveloppes numériques : j'affecte des sous-comptes à des objectifs (hébergement, activités, extras). Beaucoup de néobanques comme Revolut ou Monabanq proposent cette fonctionnalité — pratique pour visualiser l'avancement.

Pour ceux qui aiment le concret, l'enveloppe papier fonctionne aussi : retirer l'argent en liquide et le ranger dans une enveloppe dédiée. Moi, j'ai trouvé l'équilibre en combinant automatisation et visualisation numérique.

Réduire les dépenses sans se frustrer

Économiser ne veut pas dire se priver complètement. J'ai identifié quelques dépenses sur lesquelles je pouvais faire des économies faciles :

• Abonnements : j'ai revu mes abonnements streaming et appliqué la règle "utilisés moins de 2 fois par mois = sauter".
• Repas : préparer des lunchs plutôt que d'acheter dehors plusieurs fois par semaine m'a permis d'épargner une petite somme régulière.
• Achats impulsifs : j'attends 48 heures avant tout achat non essentiel. Souvent l'envie s'estompe.
• Transports : remplacer quelques trajets VTC par le vélo ou la marche quand c'est possible.

Ces petits "coups d'épargne" cumulés sur plusieurs mois font une vraie différence. Je me suis fixé deux plaisirs mensuels non négociables pour ne pas me sentir trop contrainte : un dîner et une sortie culturelle.

Gagner un peu plus si nécessaire

Si le montant à économiser était trop élevé par rapport à mon revenu, j'ai regardé comment augmenter mes entrées :

• Vendre des objets sur Vinted ou LeBonCoin (avec un tri préalable pour ne pas regretter).
• Prendre des missions ponctuelles : quelques heures de rédaction, traduction ou tutorat en ligne apportent un complément appréciable.
• Participer à des enquêtes rémunérées ou tester des applis : ce n'est pas énorme, mais ça alimente la cagnotte.

Suivre l'avancée et rester motivée

Chaque mois, je mets à jour mon suivi : combien j'ai économisé, combien il reste, et si je suis dans les temps. J'aime me fixer de petites récompenses quand j'atteins un palier (par exemple, un café gourmand après avoir atteint 50% de l'objectif).

J'utilise une feuille de calcul simple et l'alerte calendrier de mon téléphone pour faire le point. Voir la barre de progression s'approcher de la ligne d'arrivée est incroyablement motivant.

Préparer l'avant-départ pour éviter les mauvaises surprises

À mesure que la date approche, j'affine le budget : je compare les prix de billets et d'hébergements, j'achète l'assurance voyage si nécessaire, je vérifie la validité de mon passeport et je me renseigne sur les frais bancaires à l'étranger. J'ai appris à prévoir :

• Une petite réserve en liquide locale (30-50 €) pour les premières heures.
• Une carte bancaire secondaire (pour limiter les risques si l'une est bloquée).
• Des applications utiles : Google Maps offline, Citymapper, et une appli de budget comme Wallet ou YNAB pour suivre les dépenses sur place.

Quelques astuces pratiques que j'applique toujours

• Comparer avant d'acheter : pour les vols et hébergements, j'utilise Skyscanner, Google Flights et Booking, et je vérifie aussi les offres directes.
• Prendre l'assurance adaptée : une bonne assurance voyage m'a déjà évité une catastrophe financière (annulation pour raison familiale). Mieux vaut vérifier les exclusions.
• Limiter les achats "souvenirs" : choisir un petit objet significatif plutôt que des dizaines de babioles.
• Penser aux cartes de fidélité : certaines cartes permettent d'accumuler des points pour des réductions sur les voyages futurs.

Économiser pour un premier voyage solo, c'est d'abord se fixer un objectif réaliste, automatiser l'épargne, ajuster son quotidien sans se priver et garder la motivation. Pour moi, ce processus n'était pas seulement financier : il m'a préparée mentalement à partir seule, à me donner les moyens et à savourer chaque étape. Si vous avez envie, je peux partager une feuille de calcul modèle ou des templates de suivi que j'utilise — dites-moi ce qui vous aiderait le plus.