Je m'appelle Clara Moreau et, comme beaucoup d'entre vous, j'ai longtemps pensé qu'un carnet de voyage se réduisait à une série de photos jolies alignées dans un album. Puis, année après année, j'ai appris à documenter mes déplacements d'une manière plus vivante — une méthode qui capture non seulement ce qu'on voit, mais aussi ce qu'on ressent, ce qu'on entend et ce qu'on apprend. Voici comment je compose aujourd'hui mes carnets de voyage pour qu'ils respirent et racontent une histoire.
Avant le départ : préparer sans rigidifier
J'aime préparer quelques éléments de base avant de partir, sans pourtant imposer de cadre trop strict qui tuerait la spontanéité. Mes indispensables :
Plutôt que de planifier chaque jour, je note trois intentions générales : ce que je veux observer, une personne ou une culture que je veux mieux comprendre, et une sensation à traquer (le parfum d'un marché, le bruit d'une gare, la texture d'un pain local). Ces intentions servent de fil rouge.
Capturer les petites choses : techniques que j'utilise
Ce sont souvent les détails minuscules qui rendent un carnet vivant. Voici les gestes que je répète à chaque voyage :
Structurer sans enfermer : rubriques simples
Pour que mes carnets restent lisibles et réutilisables, j'ai adopté des rubriques très simples, que j'aligne parfois avec de petites icônes dessinées à la main :
Cela me permet de relire vite et de retrouver un souvenir précis sans me perdre dans des pages trop longues.
Photos : choisir la narration plutôt que l'accumulation
J'ai arrêté de photographier tout et son contraire. Maintenant, je sélectionne selon trois usages :
Chaque soir, je trie rapidement : je garde une dizaine de photos par jour maximum. Cela force la qualité et facilite le montage du carnet, qu'il soit papier ou numérique.
Utiliser le numérique intelligemment
Le numérique nous aide à enrichir le carnet sans le remplacer. Voici mes outils favoris :
| Objectif | Outils |
| Sauvegarde et tri photo | Google Photos, Apple Photos |
| Transcription d'audio | Otter.ai, Google Recorder |
| Cartographie | Google Maps (listes), Maps.me (hors-ligne) |
| Mise en page numérique | Canva, Apple Pages, Scrivener |
J'intègre parfois des QR codes collés dans le carnet papier, renvoyant vers un enregistrement audio ou une galerie en ligne. Cela transforme le carnet en objet multimédia.
Raconter : l'art de l'anecdote et du contexte
Une anecdote bien racontée suffit souvent à faire vibrer une page. Quand j'écris, je veille à trois choses :
Ce format rend la lecture fluide et attachante, sans tomber dans la dissertation de voyage.
Mettre en forme après le voyage
Quand je reviens, je consacre quelques heures à mettre de l'ordre. Selon l'usage final — blog, carnet papier, cadeau — je choisis un format :
La mise en forme est aussi un moment de réappropriation : je relis, j'édite, je transforme des moments bruts en fragments parlants.
Prendre soin de l'éthique
Documenter, c'est aussi respecter. Je demande toujours la permission pour prendre des portraits ; si la réponse est non, je note plutôt la conversation et un détail qui rendra hommage à la personne sans l'exposer. Je veille à ne pas exotiser les vies que je traverse mais à chercher ce qui nous relie.
Quelques exercices simples à pratiquer
Documenter un voyage n'est pas une performance ; c'est un exercice de présence. Le carnet devient alors une conversation avec soi, avec les autres et avec le temps. Quand j'ouvre mes carnets aujourd'hui, je ne vois pas seulement des images — je retrouve des voix, des odeurs, des gestes. Et ça, pour moi, vaut bien plus qu'un album parfaitement rangé.