Je m'appelle Clara Moreau et, comme beaucoup d'entre vous, je navigue chaque jour entre l'envie de rester connectée et le besoin profond de me concentrer. Les notifications — e-mails, messages, rappels d'applis, alertes d'actualité — peuvent rapidement transformer une journée fluide en une suite d'interruptions. J'ai testé des stratégies parfois strictes, parfois douces, et je partage ici ce qui a réellement fonctionné pour retrouver concentration et lâcher-prise sans culpabilité.
Admettre le problème sans s'en vouloir
La première étape a été de reconnaître que je n'étais pas "faible" parce que je répondais vite à une notification. C'est un comportement appris, souvent renforcé par le travail et les réseaux sociaux. Me juger m'épuisait plus qu'autre chose. Admettre que mon environnement numérique influence mon attention m'a permis de chercher des solutions sans charge émotionnelle.
Comprendre son propre flux d'attention
Avant d'appliquer des recettes toutes faites, j'ai observé mon rythme : à quels moments je suis la plus productive ? Quand suis-je distraite ? Pour moi, le matin après une tasse de café est le moment le plus créatif, tandis que l'après-midi, mon attention chute. Noter ces observations deux semaines m'a aidée à programmer mes tâches importantes pendant mes "fenêtres d'attention".
Rituels et micro-habitudes pour se protéger
J'ai mis en place plusieurs petits rituels, faciles à tenir et respectueux de ma vie sociale :
- La règle des 90 minutes : je travaille par blocs de 90 minutes pour les tâches qui demandent de la concentration (rédaction, lecture, montage). À la fin du bloc, je prends une pause de 15–20 minutes.
- Mode "Ne pas déranger" programmé : sur mon téléphone, j'active le mode ne pas déranger lors des blocs importants. Sur iPhone ou Android, on peut autoriser les appels importants ou les contacts spécifiques pour ne rien manquer d'essentiel.
- La boîte à notifications : j'ai désactivé les notifications non essentielles (Instagram, promos, jeux). J'ouvre volontairement ces applications à heures fixes, généralement après mes tâches prioritaires.
- Le point de début : je commence la journée par une tâche qui me tire de l'écran social — écrire un paragraphe, planifier la journée, lire un article — plutôt que de consulter mes messages.
Paramétrer ses outils pour qu'ils servent, pas l'inverse
Les outils ne sont pas ennemis. Ils deviennent gênants quand ils dictent notre attention. Voici comment je les ai domptés :
- Emails : j'ai créé des filtres et des labels (Gmail, Outlook) pour que seuls les messages urgents apparaissent dans ma boîte principale. J'ai aussi fixé deux créneaux contrôlés pour traiter mes mails — matin et fin d'après-midi.
- Messageries : pour Slack et WhatsApp, j'ai désactivé les notifications pour les canaux non essentiels et mis en "absence" quand je suis en travail concentré. J'utilise un statut clair : "En travail concentré — réponse dans X heures".
- Réseaux sociaux : j'ai limité les notifications push et utilisé les versions web dans des onglets séparés, ouverts uniquement pendant mes pauses. Pour Instagram, la désactivation des notifications de likes et stories a été libératrice.
- Applications de productivité : j'utilise des outils comme Forest ou Pomodoro Timer pour matérialiser mes périodes de concentration. Forest, par exemple, rend ludique le fait de rester loin du téléphone en faisant "pousser" un arbre virtuel.
Créer un espace physique qui aide
La concentration est aussi une affaire d'environnement. J'ai adapté mon espace de travail :
- Un bureau dégagé, une chaise confortable et une lampe douce.
- Silencieux ou musique instrumentale légère selon l'activité — playlists Lo-Fi, piano solo ou sons de la nature.
- Un coin "déconnexion" : téléphone en mode avion ou posé hors de portée durant les blocs de 90 minutes.
Apprendre à lâcher-prise sans tout couper
Lâcher-prise ne signifie pas devenir injoignable. Il s'agit de faire des choix conscients. J'ai appris à :
- Définir des moments pour vérifier les messages plutôt que d'y réagir instantanément.
- Expliquer à mes proches et collègues mes plages de disponibilité — la transparence réduit l'anxiété de "faire attendre".
- Me rappeler que la plupart des urgences restent rares : si c'est vraiment critique, on m'appellera.
Techniques mentales pour résister à la tentation
Quand la main va vers le téléphone, j'ai recours à des petites stratégies mentales :
- Le délai de 5 minutes : je me donne 5 minutes avant d'ouvrir une notification. Souvent, l'envie passe.
- La règle du "si… alors…" : si je reçois une notification pendant un bloc de travail, alors je note rapidement ce que j'étais en train de faire et je continue. Cette mise en pause mentale évite la dispersion.
- La respiration : quelques respirations profondes suffisent parfois à couper l'impulsion et réancrer l'attention.
Ce qui marche pour la créativité
Pour écrire ou réfléchir, j'ai besoin d'espace mental. J'aime :
- Travailler à l'ancienne avec un carnet (Moleskine, Leuchtturm1917) pour poser les premières idées avant de passer à l'écran.
- Sortir marcher sans téléphone — promenade de 20–30 minutes pour laisser les idées se recomposer.
- Alterner tâches créatives et tâches mécaniques pour éviter la saturation cognitive.
Accueillir la flexibilité et ajuster
Ce qui m'a plu, c'est de tester doucement : une semaine je change une habitude, j'observe, j'ajuste. Certaines stratégies fonctionnent immédiatement, d'autres demandent du temps. L'important est la bienveillance envers soi-même. Si je craque un jour et que je passe une matinée à scroller, je note sans me flageller : pourquoi suis-je tombée ? Fatigue ? Ennui ? Trop d'alertes ?
Si vous voulez, je peux partager un modèle de journée structurée (horaires, blocs de travail, pauses, moments pour les réseaux) que j'utilise quand je prépare une grosse session d'écriture. Dites-moi quelle est votre plus grande difficulté : c'est les mails ? Les réseaux ? Les interruptions au bureau ? Je peux adapter les conseils.